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Catherine Il suffit d'un amour Tome 1 - Бенцони Жюльетта - Страница 39
C'etaient des brocarts de Milan et des velours de Venise. Catherine n'aimait rien tant que palper ces etoffes magnifiques, reservees a la noblesse et aux riches bourgeoises. Elle-meme n'en porterait sans doute jamais de semblables. Un superbe brocart d'un rose pale dont le perfilage d'argent dessinait des oiseaux fantastiques l'attira particulierement.
— Vois donc cette merveille, fit-elle en drapant devant elle un pan du tissu. Comme j'aimerais la porter !
Le vieux Pierre jugeait a part lui que Catherine etait digne de toutes les splendeurs et il la regardait avec un sourire indulgent.
— Demandez-le a maitre Mathieu, fit-il ! Peut-etre bien qu'il vous le donnera. Et si j'etais vous, je lui demanderais aussi ce tissu-la. Vous seriez bien belle avec.
Il designait un velours cisele venitien fait de grandes fleurs noires qui se detachaient sur un fond lame d'or et Catherine, avec un cri d'admiration, allait s'en emparer quand la voix grondeuse de Mathieu leur parvint :
— Laissez ces etoffes tranquilles ! Elles sont fragiles et coutent fort cher !
— Je le sais bien, fit la jeune fille avec un soupir de regret, mais puisque ce magasin est le seul endroit ou je pourrai jamais en toucher de semblables...
De la main elle designait les armoires ouvertes sur des piles regulieres de samits, de pailes dores, de satins de toutes les couleurs, de velours doux au toucher. D'autres contenaient de grandes pieces de dentelles aussi fines que des fils de la Vierge, des voiles de Mossoul, des diaspres a fleurs chatoyantes venus de Perse, des cendals legers et bruissant. D'autres encore cachaient les draps de Champagne ou d'Angleterre, les blanchets moelleux tisses par les femmes de Valenciennes, les souples draps florentins, aussi doux et presque aussi brillants que des satins...
Prestement, Mathieu enlevait des mains de sa niece le brocart rose, otait a Pierre le velours noir et or, les empilait dans une grande piece de forte toile blanche et y ajoutait une respectable collection de tissus d'or et d'argent, de satins de toutes couleurs, brodes, rayes ou unis qu'il prenait dans le dernier arrivage.
— Tout ceci est deja vendu, expliqua-t-il et doit etre mis de cote ; c'est une commande de messire de Brazey, qu'il doit faire prendre plus tard. Quant a toi, ma fille, va donc finir les comptes de la semaine et cesse de rever ! J'ai a sortir et veux que tout soit en ordre quand je rentrerai. Ah, tu feras aussi le compte de la dame de Chateauvillain qui l'a fait demander et tu veilleras a ce que l'on aune ce diaspre turquoise qu'attend la femme du sire de Toulongeon.
Avec un soupir de regret, Catherine quitta la boutique et alla prendre la place de son oncle dans le reduit. Ces gros livres tout pleins de chiffres romains1 l'ennuyaient profondement, encore qu'elle prit plaisir a lire la provenance lointaine des 1. Les chiffres arabes n'etaient pas encore usites.
Etoffes et ces noms aux consonances magiques. Mais, depuis le retour de Flandres, un visage brun se dessinait trop souvent de lui-meme parmi les grandes pages jaunes et craquantes. Et quand cela se produisait, Catherine se retrouvait toujours avec une violente envie de pleurer car elle pensait alors qu'il y avait vraiment une infranchissable distance entre un ecuyer du Dauphin et la niece d'un drapier dijonnais.
Sans parler du mepris d'Arnaud, ni de la guerre qui les placait dans des camps opposes. Mais ce matin-la, Arnaud etait absent de la pensee de Catherine. Trempant sa plume dans l'encre, elle se mit courageusement a l'ouvrage. Il n'y avait dans son esprit pour le moment qu'un merveilleux brocart dont elle avait tres envie et aussi un peu de curiosite. Le gardien des joyaux de la couronne, toujours si sombrement vetu, avait-il soudain decide que le rose lui irait mieux ?
Malgre ce qu'il avait dit, on ne revit pas l'oncle Mathieu de toute la journee. Vers l'heure du diner, il lit dire qu'il ne reviendrait que pour souper, mais le souper l'attendit en vain. A peine rentre, le drapier avait appele sa s?ur Jacquette et s'etait enferme avec elle dans sa chambre haute sans vouloir donner d'explications.
En ouvrant les yeux le lendemain matin, Catherine vit Sara assise a son chevet, attendant son reveil et s'en etonna. D'ordinaire c'etait Loyse qui l'eveillait, avec quelque brusquerie et avant l'aube pour aller entendre l'office. Mais cette fois Loyse etait absente et le soleil etait deja haut.
— Aujourd'hui est un grand jour, mon agneau, lui dit la tzingara en lui tendant sa chemise. Il faut te depecher. Ta mere et ton oncle veulent te parler.
— De quoi ? Est-ce que tu sais ?
— Oui, je le sais mais je n'ai pas le droit de te le dire.
Curieuse et, de plus, connaissant parfaitement son empire .sur sa vieille amie, Catherine se fit caline pour en savoir plus
— Dis-moi au moins s'il s'agit de quelque chose d'agreable ? Si cela me fera plaisir...
— Sincerement je n'en sais rien ! Peut-etre que oui... ou peut-etre que non ! Leve-toi vite !
Elle-meme s'agitait, versait de l'eau fraiche dans une cuvette, preparait des serviettes. Negligeant la chemise tendue, Catherine sortit de son lit comme elle etait, c'est-a-dire aussi nue que la main car il n'etait pas d'usage de dormir autrement a cette epoque. Elle n'avait d'ailleurs jamais eprouve de gene devant Sara qui avait ete pour elle une seconde mere.
La grande fille de Boheme n'avait guere change durant toutes ces annees. Elle etait toujours belle, aussi brune que par le passe, la quarantaine proche n'apportant pas le moindre fil d'argent dans sa chevelure. Elle etait seulement plus grosse, la vie douillette que l'on menait chez Mathieu ayant capitonne son corps d'animal sauvage d'une couche moelleuse et confortable. Mais l'esprit demeurait sauvage, toujours aussi independant. Parfois Sara disparaissait pendant deux ou trois jours sans que personne put dire ce qu'elle etait devenue. Barnabe seul, peut-etre... Mais le Coquillart savait garder un secret et dans le milieu inquietant et dangereux ou il avait choisi de vivre malgre les supplications de Catherine, tout le monde savait se taire.
Tandis qu'elle procedait a sa toilette avec une hate qui ne lui etait pas habituelle, car elle aimait prendre son temps, Catherine surprit le regard pensif de Sara pose sur elle.
— Qu'est-ce que j'ai ? demanda la jeune fille. Tu me trouves laide ?
— Laide ? Tu cherches des compliments ? Certes non, tu ne l'es pas... pas assez peut-etre. Il n'est pas toujours bon pour une fille d'etre trop belle, vois-tu. Et, en te regardant, je pensais bien que peu d'hommes pourraient resister a la vue de ton corps. Tu es trop faite pour l'amour pour ne pas semer aussi la mort.
— Que veux-tu dire ?
Il n'etait pas rare que Sara prononcat des paroles etranges. La plupart du temps, elle se refusait a les expliquer. C'etait comme si elle avait pense tout haut, parle pour elle-meme. Cette fois, il n'en fut pas autrement.
— Rien ! fit-elle brievement en tendant a la jeune fille sa robe verte de la veille. Habille-toi et descends...
Quand Sara eut disparu, Catherine se hata d'achever sa toilette, natta ses cheveux avec un ruban de la meme teinte que sa robe et descendit dans la grande chambre ou Sara avait dit que ses parents l'attendaient.
Elle trouva Mathieu assis dans son fauteuil, l'air sombre et soucieux. En face de lui, Jacquette, assise sur un banc, egrenait son chapelet. Ni l'un ni l'autre ne parlait.
— Me voici, fit Catherine. Qu'y a-t-il ?
Ils la regarderent tous deux pendant un moment, avec une telle expression que Catherine eut l'impression qu'ils la voyaient pour la premiere fois.
Elle nota qu'une larme brillait dans les yeux de sa mere et courut a elle. S'agenouillant aupres de Jacquette, elle entoura de ses bras la taille maternelle, appuya sa joue contre sa poitrine.
— Mere... Vous pleurez ? Mais que se passe-t-il ?
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