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Catherine Il suffit d'un Amour Tome 2 - Бенцони Жюльетта - Страница 71
Elle approcha, des lors, lentement, avancant prudemment parmi les decombres qu'elle utilisait pour se cacher. Une enorme bastille anglaise, qu'elle apprit plus tard etre celle de Saint-Loup, s'elevait entre elle et la ville.
Il fallait passer sans etre vue, atteindre la porte de Bourgogne, la seule qui fut encore accessible parce que les Anglais de Suffolk et de Talbot n'avaient pas assez d'hommes pour encercler la ville martyre. Les sons lointains d'une trompette parvinrent a Catherine, bientot suivis d'un abondant tir d'artillerie.
Les bombardes crachaient, des deux cotes du pont, quelques boulets de pierre avant que la nuit ne fut close. Des couleuvrines leur repondirent puis il y eut des voix d'hommes qui hurlaient. Une tentative devait etre faite sur la ville car la jeune femme pouvait voir des soldats s'agiter sur le rempart... A force de precautions, elle avait depasse sans etre vue la bastille Saint-Loup, approchait de la porte quand, derriere un pan de mur, elle vit une tete affleurer un escalier qui s'enfoncait dans la terre. Deux mains la saisirent prestement et elle se retrouva bientot au bas des marches dans ce qui semblait etre une crypte a peine eclairee par une chandelle de suif. Avant qu'elle ait pu protester, une voix goguenarde declarait :
— Et alors, frangine ? Qu'est-ce que tu crois ? Qu'on peut entrer comme ca dans Orleans quand il fait encore jour ? Faut attendre la nuit, ma belle !
Regardant autour d'elle, Catherine vit qu'une vingtaine d'hommes et de femmes a peu pres aussi mal en point qu'elle-meme etaient assis a terre, au pied des deux colonnes supportant la voute d'aretes, dans une attitude accablee. La voute de cette crypte etait tres haute et se perdait dans l'ombre.
La chandelle fumeuse eclairait seulement, sur un chapiteau de pierre, la silhouette charmante d'un jeune garcon appuye sur un grand cerf...
— Qui sont ces gens ? demanda Catherine. Ou sommes-nous ?
Le garcon qui l'avait descendue de force eut une grimace qui pouvait passer pour un sourire. Il etait sale et une abondante barbe noire mangeait son visage, mais son regard etait jeune, son corps vigoureux quoique maigre.
Il haussa les epaules.
— Ceux de Montaran ! Les Godons ont brule notre village hier... On attend pour entrer, nous aussi. Quant a cet endroit, c'est la crypte de l'eglise Saint- Aignan que les gens d'Orleans ont rasee avec tout le reste du faubourg
; tu n'as qu'une chose a faire : t'asseoir avec nous et attendre.
Il ne lui demandait rien de plus, retournait a son poste d'observation en haut de l'escalier plus qu'a demi ecroule. En regardant mieux ses voisins, elle vit des faces douloureuses, des traces de larmes recentes et quelques maigres ballots de hardes. Tous tenaient les yeux baisses comme s'ils avaient honte de leur misere. Elle n'osa pas leur parler, s'assit un peu a l'ecart et attendit. Il faisait froid dans cette cave et un frisson courut le long de son echine. Elle avait sommeil mais resista a l'envie de dormir, craignant que les autres ne l'oubliassent, tout a l'heure, quand ils s'avanceraient vers la ville. L'attente, d'ailleurs, ne fut pas longue. Une heure peut-etre... Au bout de ce laps de temps, le garcon reparut sur les dernieres marches, eut un grand geste d'appel.
— Amenez-vous, c'est le moment !
Les refugies se leverent sans un mot, passifs comme un troupeau habitue a suivre le plus fort. L'un derriere l'autre, ils sortirent de la crypte suivant leur guide, se coulerent a nouveau dans les decombres, courbes en deux pour ne pas etre vus. La nuit n'etait pas tres sombre et des etoiles brillaient, d'un eclat froid, haut dans le ciel. Catherine apercut la porte entre ses deux tours... La distance fut vite parcourue. Bientot, on fut sur un petit pont-levis qui commandait la poterne accolee a la grande porte. Le grand pont etait releve... En franchissant le rempart au moyen de l'etroit couloir, Catherine crut defaillir de joie. Enfin, elle y etait ! L'invraisemblable odyssee etait terminee. Elle entrait dans Orleans...
La porte de Bourgogne ouvrait sur une rue etroite que bordaient, d'un cote, les batiments d'un couvent et de l'autre une file de maisons aux volets clos. Quelques soldats en armes se tenaient la, poudreux et noirs encore du recent combat. Les torches que portaient certains d'entre eux eclairaient la sortie de la poterne pres de laquelle un pot a feu brulait en fumant dans une cage de fer. Le vent, assez fort, couchait les flammes.
— Encore des refugies ! fit une voix hargneuse qui fit battre un peu plus fort le c?ur de Catherine. Qu'allons-nous en faire alors qu'il nous faudra bientot songer a rejeter les bouches inutiles ?
— Les gens de Montaran ! dit quelqu'un. Leur village a brule hier...
Le premier homme qui avait parle ne repondit pas mais Catherine, aimantee par quelque chose de plus fort que sa volonte s'avanca vers le lieu d'ou la voix etait venue. Elle ne s'etait pas trompee. A quelques pas d'elle, il y avait Arnaud de Montsalvy.
Adosse contre le mur du couvent, tete nue, ses courts cheveux noirs en desordre, il regardait avec humeur la file lamentable qui venait de penetrer dans la ville. Son visage portait des traces de poudre et une balafre que Catherine ne connaissait pas lui coupait une joue. Son armure etait cabossee, il paraissait un peu las mais, avec une joie fievreuse, elle constata qu'il n'avait pas change. Les traits etaient les memes, un peu plus accentues peut-
etre. La bouche ferme avait un pli amer. Les yeux, qu'elle avait vus se charger de tendresse si rarement, etaient toujours aussi durs, le port de tete toujours aussi arrogant. Tel qu'il etait, mal rase et plutot sale, il parut a Catherine plus beau que l'archange saint Michel. N'etait-il pas son reve fait chair ?
Sa joie de le retrouver si vite, la, aupres de cette porte a peine franchie, fut si forte qu'elle oublia tout ce qui n'etait pas lui. Il l'attirait irresistiblement...
Les yeux soudains brillants, les mains ouvertes, les levres humides, elle s'avanca vers lui, a petits pas, comme en extase... Elle semblait si peu sur terre que ses compagnons s'ecarterent etonnes, lui laissant le passage.
Arnaud ne la vit pas tout de suite. Il examinait avec une visible irritation la garde faussee de son epee. Mais, brusquement, il leva la tete, apercut cette femme en haillons qui s'avancait vers lui sur les gros paves ronds, humides de la derniere pluie. Quelque chose en elle attira son attention flottante. La femme semblait ne se soutenir qu'a peine. Elle etait visiblement parvenue aux frontieres de l'epuisement, mais ses yeux irradiaient une lumiere intense et, sur sa robe miserable, croulait le fleuve dore d'une merveilleuse chevelure. Lentement, lentement elle approchait, un sourire aux levres, tendant des mains ecorchees et tremblantes. Il crut a une apparition nee de sa fatigue. Le combat du jour avait ete rude et ses bras etaient las d'avoir manie pendant des heures la lourde epee a deux mains. Il se frotta furieusement les yeux, regarda encore... Et, soudain, il la reconnut.
Incapable de parler, Catherine s'etait arretee a quelques pas de lui, le devorant du regard. Leurs yeux s'accrocherent, se nouerent une longue minute ou le temps parut s'arreter. L'etonnement, l'incredulite se lisaient dans ceux d'Arnaud qui, de seconde en seconde, se dilataient. Une joie violente aussi, mais ce ne fut qu'une impression fugitive... Brusquement, Arnaud se reprit. Il se redressa tandis que tout son visage se convulsait sous l'assaut d'une violente irritation. Furieux, il pointa vers la jeune femme un doigt accusateur, hurla :
— Arretez cette femme immediatement !
Interdite, Catherine s'arreta, levant vers Arnaud un
visage incredule. Brutalement coupee de son enchantement, elle vacilla. Ses mains retomberent inertes le long de son corps, son regard s'eteignit. Elle gemit douloureusement :
— Arnaud !... Non !...
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