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Catherine Il suffit d'un Amour Tome 2 - Бенцони Жюльетта - Страница 51
— Adieu, Garin !... murmura-t-elle les larmes aux yeux.
Du fond du caveau, la reponse de l'homme enchaine lui parvint.
— Adieu, Catherine...
Elle se jeta hors de la geole, courut vers l'escalier mais s'arreta sur la premiere marche et fit face au geolier qui l'avait suivie.
—
Pour lui donner cette ultime joie qu'il demande, combien veux-tu ?
L'homme n'hesita pas. La cupidite flambait au fond de son regard morne. ;
— Dix ducats d'or !
—
Et tu jures qu'il aura son vin ? Prends garde de ne pas me tromper !
—
Sur mon ame eternelle, je jure de le lui donner !
—
C'est bien. Tiens : voila l'or ! Une femme, celle qui m'attend dans la cour, va revenir dans quelques instants avec un pot de vin.
Dix pieces d'or passerent de la main de Catherine dans celle du geolier puis elle se hata de remonter le dangereux escalier. Dans la cour, elle retrouva Sara qui attendait en faisant les cent pas.
— Viens, dit-elle seulement.
A peine rentree chez Ermengarde, et sans meme prendre le temps d'oter sa mante sombre, Catherine fit appeler Abou-al-Khayr et lui fit part de la derniere volonte de Garin.
—
Il a demande du vin de Beaune. Mais c'est du poison qu'il veut pour eviter la honte d'etre traine sur la claie. Pouvez-vous lui en donner ?
Le medecin maure avait ecoute la jeune femme sans qu'un muscle bougeat dans son visage. Il hocha la tete.
—
J'avais compris. Fais-moi donner une pinte de vin de Beaune. Je n'en ai que pour peu d'instants.
Sara s'en alla chercher le vin qu'elle remit a l'Arabe. Il se retira dans sa chambre, revint au bout d'un moment, portant toujours le pot d'etain que Sara lui avait donne. Il le mit dans les mains de Catherine.
—
Tiens ! fit-il. Voila ce que tu m'as demande. Fais-le-lui porter immediatement.
Catherine considerait avec un melange de curiosite et d'horreur le liquide rouge sombre qui emplissait le pichet.
—
Et... il ne souffrira pas ? demanda-t-elle d'une voix mal assuree.
Abou-al-Khayr hocha la tete et sourit tristement.
—
Il s'endormira... et ne s'eveillera plus. La moitie du vin contenu dans ce pot suffirait. Va !...
D'un geste brusque, Sara enleva le recipient des mains de Catherine.
—
Donne ! fit-elle. Ces choses ne doivent point passer par tes mains...
Cachant le pot d'etain sous sa cape noire, la gitane disparut dans l'escalier de l'hotel. Catherine et le medecin resterent seuls, face a face. Au bout d'un instant, Abou s'approcha de la jeune femme et toucha ses yeux d'un doigt leger.
—
Tu as pleure ! constata-t-il. Et les larmes ont entraine le fiel qui emplissait ton c?ur. Tu retrouveras la paix et le calme, un jour.
—
Je ne crois pas ! s'ecria Catherine. Comment oublier tout cela ? Tout est tellement affreux... tellement injuste !
Abou-al-Khayr haussa les epaules et se dirigea vers la porte au seuil de laquelle il s'arreta.
—
Le temps fait oublier les douleurs, eteint les vengeances, apaise la colere et etouffe la haine ; alors le passe est comme s'il n'eut jamais existe.
Quand le jour du 6 avril 1424 se leva, Catherine, qui avait passe en prieres le reste de la nuit, se leva et alla se poster a une etroite fenetre donnant sur la rue. La lumiere etait d'un gris sale et un rideau de pluie fine enveloppait la ville comme un voile de brume. Mais, malgre le temps et l'heure matinale, des gens s'attroupaient deja devant la maison du Singe, avides du spectacle sanglant qui leur etait promis. La priere avait fait beaucoup de bien a la jeune femme. Elle y avait puise un reconfort, un calme perdu depuis bien longtemps. De tout son c?ur elle avait implore la clemence divine pour l'homme dont, enfin, elle avait dechiffre l'enigme. Une lamentable enigme, un mystere de souffrance et de honte ! Elle savait que, maintenant, elle pourrait songer a lui avec une sorte de tendresse. En lui devenant accessible, Garin lui etait devenu cher. Une seule inquietude demeurait en elle : le geolier avait-il bien rempli sa mission ?
Un remous dans la foule la tira de sa meditation. Un piquet d'archers de la Prevote, fauchard a l'epaule, le visage cache sous des salades luisantes d'eau, s'approchait, escortant un homme deja age mais vigoureux en qui elle reconnut avec un frisson Joseph Blaigny, le bourreau... Il venait prendre livraison du condamne...
Quand les nouveaux venus s'engouffrerent dans la maison du Singe, le c?ur de Catherine se mit a battre a grands coups sous son corsage de laine noire. Elle avait peur, tout a coup, de voir Garin paraitre, debout entre les archers, vivant ! Deja, un gros cheval de labour, d'un blanc pisseux, s'arretait devant la maison de ville. Il etait attele au grossier treillage de bois rude qui composait la claie sur laquelle le condamne devait etre lie pour etre traine a travers la ville. Un murmure de satisfaction accueillit l'attelage...
Quelques minutes passerent, interminables pour Catherine. Elle sentit, aupres d'elle, plus qu'elle ne le vit, la presence de Sara et d'Ermengarde venues la rejoindre. Au-dehors, un murmure de stupefaction, vite change en grondement de colere, se faisait entendre.
Joseph Blaigny venait de reparaitre. Il portait dans ses bras une longue forme pale, le corps nu, a l'exception d'une sorte de pagne tordu autour des reins, d'un homme inerte qu'il jeta rudement sur la claie. C'etait le corps de Garin et Catherine mordit son poing pour ne pas crier.
— Il est bien mort ! fit Sara tout pres d'elle.
En effet, c'etait seulement un cadavre que le bourreau ligotait soigneusement sur la claie et la foule ne s'y etait pas trompee. C'etait ce qui motivait sa deception et sa colere. Voir pendre un corps qui avait cesse de souffrir etait sans interet...
A la fenetre, les trois femmes se signerent lentement mais la main de Sara resta en suspens.
— Oh ! Regardez ! fit-elle en designant la porte de la maison du Singe.
Deux archers venaient d'en sortir, portant entre eux un autre corps sans vie, dans lequel Catherine reconnut avec etonnement le geolier Roussot. En un eclair elle comprit ce qui s'etait passe. Roussot avait bien remis le vin empoisonne a Garin, mais, pousse par sa goinfrerie, n'avait pu se tenir d'y gouter. Il avait paye de sa vie son avidite.
— Lui aussi est mort ! fit Catherine.
Derriere elle, la voix paisible d'Abou-al-Khayr qu'elle n'avait pas entendu entrer, declara :
— C'est tant mieux ! Au moins, nous serons assures qu'il ne parlera pas !
Mais Catherine ne l'ecoutait pas. Toute son attention etait concentree sur Joseph Blaigny. Le bourreau avait fini de lier le cadavre sur le treillage de bois. D'une main, il prit la bride du cheval, de l'autre un fouet passe a sa ceinture et cingla la croupe de l'animal. L'attelage s'avanca au milieu de la foule qui s'ecartait pour le laisser passer. La claie commenca a glisser, en rebondissant legerement, dans la boue grasse de la rue qui ne tarda pas a maculer le long corps inerte. La tete et les pieds pendaient de chaque cote...
La pluie se mit a tomber avec une soudaine violence, brouillant les lignes, noyant les couleurs. A travers les larmes qui emplissaient ses yeux, Catherine regarda s'eloigner, sous les huees de la foule, et sous l'averse torrentielle, la forme pale de l'homme qu'un caprice avait lie a elle et qui etait mort de son impossible amour...
Le fastueux automne flamand poudrait d'or et de pourpre fragiles les vieux arbres qui penchaient leurs branches sur l'eau noire du canal. Un soleil encore brillant s'attardait a caresser les toits pointus et les pignons colores de Bruges. Mais il faisait deja frais et les fenetres etaient closes. Toutes les cheminees portaient panache de fumee. Les legeres volutes grises s'effilochaient dans l'air, rejoignant les quelques nuages qui se poursuivaient sur le bleu pale du ciel. Le vent, deja aigri, arrachait peu a peu les feuilles.
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