Выбери любимый жанр

Вы читаете книгу


Flaubert Gustave - Trois Contes Trois Contes

Выбрать книгу по жанру

Фантастика и фэнтези

Детективы и триллеры

Проза

Любовные романы

Приключения

Детские

Поэзия и драматургия

Старинная литература

Научно-образовательная

Компьютеры и интернет

Справочная литература

Документальная литература

Религия и духовность

Юмор

Дом и семья

Деловая литература

Жанр не определен

Техника

Прочее

Драматургия

Фольклор

Военное дело

Последние комментарии
оксана2018-11-27
Вообще, я больше люблю новинки литератур
К книге
Professor2018-11-27
Очень понравилась книга. Рекомендую!
К книге
Vera.Li2016-02-21
Миленько и простенько, без всяких интриг
К книге
ст.ст.2018-05-15
 И что это было?
К книге
Наталья222018-11-27
Сюжет захватывающий. Все-таки читать кни
К книге

Trois Contes - Flaubert Gustave - Страница 22


22
Изменить размер шрифта:

Vitellius, Phinees son interprete, et Sisenna le chef des publicains, les parcouraient a la lumiere des flambeaux, que portaient trois eunuques.

On distinguait dans l'ombre des choses hideuses inventees par les barbares: casse-tetes garnis de clous, javelots empoisonnant les blessures, tenailles qui ressemblaient a des machoires de crocodiles; enfin le Tetrarque possedait dans Mach?rous des munitions de guerre pour quarante mille hommes.

Il les avait rassemblees en prevision d'une alliance de ses ennemis. Mais le Proconsul pouvait croire ou dire que c'etait pour combattre les Romains, et il cherchait des explications.

Elles n'etaient pas a lui; beaucoup servaient a se defendre des brigands; d'ailleurs il en fallait contre les Arabes; ou bien, tout cela avait appartenu a son pere. Et, au lieu de marcher derriere le Proconsul, il allait devant, a pas rapides. Puis il se rangea le long du mur, qu'il masquait de sa toge, avec ses deux coudes ecartes; mais le haut d'une porte depassait sa tete. Vitellius la remarque, et voulut savoir ce qu'elle enfermait.

Le Babylonien pouvait seul l'ouvrir.

«Appelle le Babylonien!»

On l'attendit.

Son pere etait venu des bords de l'Euphrate s'offrir au grand Herode, avec cinq cents cavaliers, pour defendre les frontieres orientales. Apres le Partage du royaume, Iacim etait demeure chez Philippe, et maintenant servait Antipas.

Il se presenta un arc sur l'epaule, un fouet a la main. Des cordons multicolores serraient etroitement ses jambes torses. Ses gros bras sortaient d'une tunique sans manches, et un bonnet de fourrure ombrageait sa mine, dont la barbe etait frisee en anneaux.

D'abord, il eut l'air de ne pas comprendre l'interprete. Mais Vitellius lanca un coup d'?il a Antipas, qui repeta tout de suite son commandement. Alors Iacim appliqua ses deux mains contre la porte. Elle glissa dans le mur.

Un souffle d'air chaud s'exhala des tenebres. Une allee descendait en tournant; ils la prirent et arriverent au seuil d'une grotte, plus etendue que les autres souterrains.

Une arcade s'ouvrait au fond sur le precipice, qui de ce cote-la defendait la citadelle. Un chevrefeuille, se cramponnant a la voute, laissait retomber ses fleurs en pleine lumiere. A ras du sol, un filet d'eau murmurait.

Des chevaux blancs etaient la, une centaine peut-etre, et qui mangeaient de l'orge sur une planche au niveau de leur bouche. Ils avaient tous la criniere peinte en bleu, les sabots dans des mitaines de sparterie, et les poils d'entre les oreilles bouffant sur le frontal, comme une perruque. Avec leur queue tres longue, ils se battaient mollement les jarrets. Le Proconsul en resta muet d'admiration.

C'etaient de merveilleuses betes, souples comme des serpents, legeres comme des oiseaux. Elles partaient avec la fleche du cavalier, renversaient les hommes en les mordant au ventre, se tiraient de l'embarras des rochers, sautaient par-dessus des abimes, et pendant tout un jour continuaient dans les plaines leur galop frenetique; un mot les arretait. Des que Iacim entra, elles vinrent a lui, comme des moutons quand parait le berger; et, avancant leur encolure, elles le regardaient inquietes avec leurs yeux d'enfant. Par habitude, il lanca du fond de sa gorge un cri rauque qui les mit en gaiete; et elles se cabraient, affamees d'espace, demandant a courir.

Antipas, de peur que Vitellius ne les enlevat, les avait emprisonnees dans cet endroit, special pour les animaux, en cas de siege.

«L'ecurie est mauvaise, dit le Proconsul, et tu risques de les perdre! Fais l'inventaire, Sisenna!»

Le publicain retira une tablette de sa ceinture, compta les chevaux et les inscrivit.

Les agents des compagnies fiscales corrompaient les gouverneurs, pour piller les provinces. Celui-la flairait partout, avec sa machoire de fouine et ses paupieres clignotantes.

Enfin, on remonta dans la cour.

Des rondelles de bronze au milieu des paves, ca et la, couvraient les citernes. Il en observa une, plus grande que les autres, et qui n'avait pas sous les talons leur sonorite. Il les frappa toutes alternativement, puis hurla, en pietinant:

«Je l'ai! je l'ai! C'est ici le tresor d'Herode!»

La recherche de ses tresors etait une folie des Romains.

«Ils n'existaient pas», jura le Tetrarque.

«Cependant, qu'y avait-il la-dessous?

– Rien! un homme, un prisonnier.

– Montre-le!» dit Vitellius.

Le Tetrarque n'obeit pas; les Juifs auraient connu son secret. Sa repugnance a ouvrir la rondelle impatientait Vitellius.

«Enfoncez-la!» cria-t-il aux licteurs.

Mannaei avait devine ce qui les occupait. Il crut, en voyant une hache, qu'on allait decapiter Iaokanann; et il arreta le licteur au premier coup sur la plaque, insinua entre elle et les paves une maniere de crochet, puis, roidissant ses longs bras maigres, la souleva doucement, elle s'abattit; tous admirerent la force de ce vieillard. Sous le couvercle double de bois, s'etendait une trappe de meme dimension. D'un coup de poing, elle se replia en deux panneaux; on vit alors un trou, une fosse enorme que contournait un escalier sans rampe; et ceux qui se pencherent sur le bord apercurent au fond quelque chose de vague et d'effrayant.

Un etre humain etait couche par terre sous de longs cheveux se confondant avec les poils de bete qui garnissaient son dos. Il se leva. Son front touchait a une grille horizontalement scellee; et, de temps a autre, il disparaissait dans les profondeurs de son antre.

Le soleil faisait briller la pointe des tiares, le pommeau des glaives, chauffait a outrance les dalles; et des colombes, s'envolant des frises, tournoyaient au-dessus de la cour. C'etait l'heure ou Mannaei, ordinairement, leur jetait du grain. Il se tenait accroupi devant le Tetrarque, qui etait debout pres de Vitellius. Les Galileens, les pretres, les soldats, formaient un cercle par-derriere; tous se taisaient, dans l'angoisse de ce qui allait arriver.

Ce fut d'abord un grand soupir, pousse d'une voix caverneuse.

Herodias l'entendit a l'autre bout du palais. Vaincue par une fascination, elle traversa la foule; et elle ecoutait, une main sur l'epaule de Mannaei, le corps incline.

La voix s'eleva:

«Malheur a vous, Pharisiens et Sadduceens, race de viperes, outres gonflees, cymbales retentissantes!»

On avait reconnu Iaokanann. Son nom circulait. D'autres accoururent.

«Malheur a toi, o Peuple! et aux traitres de Juda, aux ivrognes d'Ephraim, a ceux qui habitent la vallee grasse, et que les vapeurs du vin font chanceler!

«Qu'ils se dissipent comme l'eau qui s'ecoule, comme la limace qui se fond en marchant, comme l'avorton d'une femme qui ne voit pas le soleil.