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Grimm Jakob et Wilhelm - Contes Merveilleux Tome I Contes Merveilleux Tome I

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оксана2018-11-27
Вообще, я больше люблю новинки литератур
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Professor2018-11-27
Очень понравилась книга. Рекомендую!
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Vera.Li2016-02-21
Миленько и простенько, без всяких интриг
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ст.ст.2018-05-15
 И что это было?
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Наталья222018-11-27
Сюжет захватывающий. Все-таки читать кни
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Contes Merveilleux Tome I - Grimm Jakob et Wilhelm - Страница 36


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– Quelles sont ces facons, mecreant! C'est le diable qui te les inspire!

– Ecoutez-moi, pere, repondit-il. Je suis totalement innocent. Il se tenait la, dans la nuit, comme quelqu'un qui medite un mauvais coup. Je ne savais pas qui c'etait et, par trois fois, je lui ai demande de repondre ou de partir.

– Ah! dit le pere, tu ne me feras que des miseres. Disparais!

– Volontiers, pere. Attendez seulement qu'il fasse jour. Je voyagerai pour apprendre a frissonner. Comme ca, je saurai au moins faire quelque chose pour gagner mon pain.

– Apprends ce que tu veux, dit le pere. Ca m'est egal! Voici cinquante talents, va par le monde et surtout ne dis a personne d'ou tu viens et qui est ton pere.

– Qu'il en soit fait selon votre volonte, pere. Si c'est la tout ce que vous exigez, je m'y tiendrai sans peine.

Quand vint le jour, le jeune homme empocha les cinquante talents et prit la route en se disant: «Si seulement j'avais peur! si seulement je frissonnais!»Arrive un homme qui entend les paroles que le garcon se disait a lui-meme. Un peu plus loin, a un endroit d'ou l'on apercevait des gibets, il lui dit:

– Tu vois cet arbre? Il y en a sept qui s'y sont maries avec la fille du cordier et qui maintenant prennent des lecons de vol. Assieds-toi la et attends que tombe la nuit. Tu sauras ce que c'est que de frissonner.

– Si c'est aussi facile que ca, repondit le garcon, c'est comme si c'etait deja fait. Si j'apprends si vite a frissonner, je te donnerai mes cinquante talents. Tu n'as qu'a revenir ici demain matin.

Le jeune homme s'installa sous la potence et attendit que vint le soir. Et comme il avait froid, il alluma du feu. A minuit le vent etait devenu si glacial que, malgre le feu, il ne parvenait pas a se rechauffer. Et les pendus s'entrechoquaient en s'agitant de-ci, de-la. Il pensa: «Moi, ici, pres du feu, je gele. Comme ils doivent avoir froid et frissonner, ceux qui sont la-haut!» Et, comme il les prenait en pitie, il appliqua l'echelle contre le gibet, l'escalada, decrocha les pendus les uns apres les autres et les descendit tous les sept. Il attisa le feu, souffla sur les braises et disposa les pendus tout autour pour les rechauffer. Comme ils ne bougeaient pas et que les flammes venaient lecher leurs vetements, il dit:

– Faites donc attention! Sinon je vais vous rependre la-haut!

Les morts, cependant, n'entendaient rien, se taisaient et laissaient bruler leurs loques. Le garcon finit par se mettre en colere.

– Si vous ne faites pas attention, dit-il, je n'y puis rien! je n'ai pas envie de bruler avec vous.

Et, l'un apres l'autre, il les raccrocha au gibet. Il se coucha pres du feu et s'endormit. Le lendemain, l'homme s'en vint et lui reclama les cinquante talents:

– Alors, sais-tu maintenant ce que c'est que d'avoir le frisson? lui dit-il.

– Non, repondit le garcon. D'ou le saurais-je? Ceux qui sont la-haut n'ont pas ouvert la bouche, et ils sont si betes qu'ils ont laisse bruler les quelques hardes qu'ils ont sur le dos.

L'homme comprit qu'il n'obtiendrait pas les cinquante talents ce jour-la et s'en alla en disant: «Je n'ai jamais vu un etre comme celui-la!»

Le jeune homme reprit egalement sa route et se dit a nouveau, parlant a haute voix.

– Ah! si seulement j'avais peur! Si seulement je savais frissonner!

Un cocher qui marchait derriere lui l'entendit et demanda:

– Qui es-tu?

– Je ne sais pas, repondit le garcon.

Le cocher reprit:

– D'ou viens-tu?

– Je ne sais pas, retorqua le jeune homme.

– Qui est ton pere?

– Je n'ai pas le droit de le dire.

– Que marmonnes-tu sans cesse dans ta barbe?

– Eh! repondit le garcon, je voudrais frissonner. Mais personne ne peut me dire comment j'y arriverai.

– Cesse de dire des betises! reprit le cocher. Viens avec moi!

Le jeune homme accompagna donc le cocher et, le soir, ils arriverent a une auberge avec l'intention d'y passer la nuit. En entrant dans sa chambre, le garcon repeta a haute et intelligible voix:

– Si seulement j'avais peur! Si seulement je savais frissonner!

L'aubergiste l'entendit et dit en riant:

– Si vraiment ca te fait plaisir, tu en auras surement l'occasion chez moi.

– Tais-toi donc! dit sa femme. A etre curieux, plus d'un a deja perdu la vie, et ce serait vraiment dommage pour ses jolis yeux s'ils ne devaient plus jamais voir la lumiere du jour.

Mais le garcon repondit:

– Meme s'il fallait en arriver la, je veux apprendre a frissonner. C'est d'ailleurs pour ca que je voyage.

Il ne laissa a l'aubergiste ni treve ni repos jusqu'a ce qu'il lui devoilat son secret. Non loin de la, se trouvait un chateau maudit, dans lequel il pourrait certainement apprendre ce que c'etait que d'avoir peur, en y passant seulement trois nuits. Le roi avait promis sa fille en mariage a qui tenterait l'experience et cette fille etait la plus belle qu'on eut jamais vue sous le soleil. Il y avait aussi au chateau de grands tresors gardes par de mauvais genies dont la liberation pourrait rendre un pauvre tres riche. Bien des gens etaient deja entres au chateau, mais personne n'en etait jamais ressorti. Le lendemain, le jeune homme se rendit aupres du roi:

– Si vous le permettez, je voudrais bien passer trois nuits dans le chateau.

Le roi l'examina, et comme il lui plaisait, il repondit:

– Tu peux me demander trois choses. Mais aucune d'elles ne saurait etre animee et tu pourras les emporter avec toi au chateau.

Le garcon lui dit alors:

– Eh bien! je vous demande du feu, un tour et un banc de ciseleur avec un couteau.

Le jour meme, le roi fit porter tout cela au chateau. A la tombee de la nuit, le jeune homme s'y rendit, alluma un grand feu dans une chambre, installa le tabouret avec le couteau tout a cote et s'assit sur le tour.

– Ah! si seulement je pouvais frissonner! dit-il. Mais ce n'est pas encore ici que je saurai ce que c'est.

Vers minuit, il entreprit de ranimer son feu. Et comme il soufflait dessus, une voix retentit tout a coup dans un coin de la chambre:

– Hou, miaou, comme nous avons froid!

– Bande de fous! s'ecria-t-il. Pourquoi hurlez-vous comme ca? Si vous avez froid, venez ici, asseyez-vous pres du feu et rechauffez-vous!