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Andersen Hans Christian - Contes merveilleux, Tome I Contes merveilleux, Tome I

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оксана2018-11-27
Вообще, я больше люблю новинки литератур
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Professor2018-11-27
Очень понравилась книга. Рекомендую!
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Vera.Li2016-02-21
Миленько и простенько, без всяких интриг
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ст.ст.2018-05-15
 И что это было?
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Наталья222018-11-27
Сюжет захватывающий. Все-таки читать кни
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Contes merveilleux, Tome I - Andersen Hans Christian - Страница 24


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Lorsqu'elle eut quinze ans, elle rentra au chateau de son pere et quand la mechante reine vit combien elle etait belle, elle entra en grande colere et se prit a la hair, elle l'aurait volontiers changee en cygne sauvage comme ses freres, mais elle n'osa pas tout d'abord, le roi voulant voir sa fille.

De bonne heure, le lendemain, la reine alla au bain, fait de marbre et garni de tentures de toute beaute. Elle prit trois crapauds. Au premier, elle dit:

– Pose-toi sur la tete d'Elisa quand elle entrera dans le bain, afin qu'elle devienne engourdie comme toi.

– Pose-toi sur son front, dit-elle au second, afin qu'elle devienne aussi laide que toi et que son pere ne la reconnaisse pas.

– Pose-toi sur son coeur, dit-elle au troisieme, afin qu'elle devienne mechante et qu'elle en souffre.

Elle lacha les crapauds dans l'eau claire qui prit aussitot une teinte verdatre, appela Elisa, la devetit et la fit descendre dans l'eau. A l'instant le premier crapaud se posa dans ses cheveux, le second sur son front, le troisieme sur sa poitrine, sans qu'Elisa eut l'air seulement de s'en apercevoir. Des que la jeune fille fut sortie du bain, trois coquelicots flotterent a la surface; si les betes n'avaient pas ete venimeuses, elles se seraient changees en roses pourpres, mais fleurs elles devaient tout de meme devenir d'avoir repose sur la tete et le coeur d'Elisa, trop innocente pour que la magie put avoir quelque pouvoir sur elle.

Voyant cela, la mechante reine se mit a la frotter avec du brou de noix, enduisit son joli visage d'une pommade nauseabonde et emmela si bien ses superbes cheveux qu'il etait impossible de reconnaitre la belle Elisa.

Son pere en la voyant en fut tout epouvante et ne voulut croire que c'etait la sa fille, personne ne la reconnut, sauf le chien de garde et les hirondelles, mais ce sont d'humbles betes dont le temoignage n'importe pas.

Alors la pauvre Elisa pleura en pensant a ses onze freres, si loin d'elle. Desesperee, elle se glissa hors du chateau et marcha tout le jour a travers champs et marais vers la foret. Elle ne savait ou aller, mais dans sa grande tristesse et son regret de ses freres, qui chasses comme elle, erraient sans doute de par le monde, elle resolut de les chercher, de les trouver.

La nuit tomba vite dans la foret, elle ne voyait ni chemin ni sentier, elle s'etendit sur la mousse moelleuse et appuya sa tete sur une souche d'arbre.

Toute la nuit, elle reva de ses freres. Ils jouaient comme dans leur enfance, ecrivaient avec des crayons en diamants sur des tableaux d'or et feuilletaient le merveilleux livre d'images qui avait coute la moitie du royaume; mais sur les tableaux d'or ils n'ecrivaient pas comme autrefois seulement des zeros et des traits, mais les hardis exploits accomplis, tout ce qu'ils avaient vu et vecu.

Lorsqu'elle s'eveilla, le soleil etait haut dans le ciel, elle ne pouvait le voir car les grands arbres etendaient leurs frondaisons epaisses, mais ses rayons jouaient la-bas comme une gaze d'or ondulante.

Elle entendait un clapotis d'eau, de grandes sources coulaient toutes vers un etang au fond de sable fin. Des buissons epais l'entouraient mais, a un endroit, les cerfs avaient perce une large ouverture par laquelle Elisa put s'approcher de l'eau si limpide que, si le vent n'avait fait remuer les branches et les buissons, elle aurait pu les croire peints seulement au fond de l'eau, tant chaque feuille s'y refletait clairement.

Des qu'elle y vit son propre visage, elle fut epouvantee, si noir et si laid! Mais quand elle eut mouille sa petite main et s'en fut essuye les yeux et le front, sa peau blanche reapparut. Alors elle retira tous ses vetements et entra dans l'eau fraiche et vraiment, telle qu'elle etait la, elle etait la plus charmante fille de roi qui se put trouver dans le monde.

Une fois rhabillee, quand elle eut tresse ses longs cheveux, elle alla a la source jaillissante, but dans le creux de sa main et s'enfonca plus profondement dans la foret sans savoir elle-meme ou aller.

Elle pensait toujours a ses freres, elle pensait a Dieu, si bon, qui ne l'abandonnerait surement pas, lui qui fait pousser les pommes sauvages pour nourrir ceux qui ont faim. Et justement il lui fit voir un de ces arbres dont les branches ployaient sous le poids des fruits; elle en fit son repas, placa un tuteur pour soutenir les branches et s'enfonca au plus sombre de la foret. Le silence etait si total qu'elle entendait ses propres pas et le craquement de chaque petite feuille sous ses pieds. Nul oiseau n'etait visible, nul rayon de soleil ne pouvait percer les ramures epaisses, et les grands troncs montaient si serres les uns pres des autres, qu'en regardant droit devant elle, elle eut pu croire qu'une grille de poutres l'encerclait. Jamais elle n'avait connu pareille solitude!

La nuit fut tres sombre, aucun ver luisant n'eclairait la mousse. Elle se coucha pour dormir. Alors il lui sembla que les frondaisons s'ecartaient, que Notre-Seigneur la regardait d'en haut avec des yeux tres tendres, que de petits anges passaient leur tete sous son bras. Elle ne savait, en s'eveillant, si elle avait reve ou si c'etait vrai.

Elle fit quelques pas et rencontra une vieille femme portant des baies dans un panier et qui lui en offrit. Elisa lui demanda si elle n'avait pas vu onze princes chevauchant a travers la foret.

– Non, dit la vieille, mais hier j'ai vu onze cygnes avec des couronnes d'or sur la tete nageant sur la riviere tout pres d'ici.

Elle conduisit Elisa un bout de chemin jusqu'a un talus au pied duquel serpentait la riviere. Les arbres sur ses rives etendaient les unes vers les autres leurs branches touffues.

Elisa dit adieu a la vieille femme et marcha le long de la riviere jusqu'a son embouchure sur le rivage.

Toute l'immense mer splendide s'etendait devant la jeune fille, mais aucun voilier n'etait en vue ni le moindre bateau. Comment pourrait-elle aller plus loin? Elle considera les innombrables petits galets sur la greve, l'eau les avait tous polis et arrondis en les roulant.

– L'eau roule inlassablement et par elle ce qui est dur s'adoucit, moi, je veux etre tout aussi inlassable qu'elle. Merci a vous pour cette lecon, vagues claires qui roulez! Un jour, mon coeur me le dit, vous me porterez jusqu'a mes freres cheris.

Sur le varech rejete par la mer, onze plumes de cygne blanches etaient tombees, elle en fit un bouquet, des gouttes d'eau s'y trouvaient, rosee ou larmes, qui eut pu le dire? La plage etait deserte mais Elisa ne sentait pas sa solitude, car la mer est eternellement changeante, bien plus differente en quelques heures qu'un lac interieur en une annee.

Vers la fin du jour, Elisa vit onze cygnes sauvages avec des couronnes d'or sur la tete. Ils volaient vers la terre l'un derriere l'autre, et formaient un long ruban blanc. Vite, la jeune fille remonta le talus et se cacha derriere un buisson, les cygnes se poserent tout pres d'elle et battirent de leurs grandes ailes blanches.

Mais a l'instant ou le soleil disparut dans les flots, leur plumage de cygne tomba subitement et elle vit devant elle onze charmants princes: ses freres.

Elisa poussa un grand cri, ils avaient certes beaucoup change mais… elle savait que c'etait eux, son coeur lui disait que c'etait eux, elle se jeta dans leurs bras, les appela par leurs noms et ils eurent une immense joie de reconnaitre leur petite soeur, devenue une grande et ravissante jeune fille. Ils riaient et pleuraient.

– Nous, tes freres, dit l'aine, nous volons comme cygnes sauvages tant que dure le jour, mais lorsque vient la nuit, nous reprenons notre apparence humaine, c'est pourquoi il nous faut toujours au coucher du soleil prendre soin d'avoir une terre ou poser nos pieds car si nous volions a ce moment dans les nuages, en devenant des hommes, nous serions precipites dans l'ocean profond.

Nous n'habitons pas ici, de l'autre cote de l'ocean existe un aussi beau pays mais le chemin pour y aller est fort long, il nous faut traverser la mer et il n'y a pas d'ile sur le parcours ou nous puissions passer la nuit, un rocher seulement emerge de l'eau, si petit qu'il nous faut nous serrer l'un contre l'autre pour nous y reposer et quand la mer est forte, l'eau rejaillit meme par-dessus nous, mais nous remercions cependant Dieu pour ce rocher. Nous y passons la nuit sous notre forme humaine, s'il n'etait pas la nous ne pourrions pas revoir notre chere patrie car il nous faut deux jours-et les deux plus longs de l'annee -pour faire ce voyage.